Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ Seigneur. (Luc 2, v. 11)

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NUIT de NOËL

Aujourd’hui vous est né un Sauveur qui est le Christ Seigneur.

(Evangile selon Saint Luc, chap. 2, vers. 11)

Ils étaient restés aux champs à veiller leurs troupeaux. Ils étaient aux devoirs de leur état. A leur place. Ils étaient loin des villes et des maisons qui s’étaient fermées aux parents qui cherchaient un refuge pour l’enfantement imminent, loin des gens si occupés par leurs occupations, et si peu soucieux du salut de leur âme. Un ange du Seigneur avait paru auprès d’eux et les avait revêtus de Sa gloire. Ils en avaient été effrayés. Mais l’ange les avait rassurés, il apportait une grande et bonne nouvelle : « Il vous est né, aujourd’hui, dans la ville de David (Bethléem), un Sauveur qui est le Christ Seigneur »

L’ange annonce un signe. Non un phénomène extraordinaire et spectaculaire destiné à attirer les foules, mais un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une crèche (v. 12). Le signe, c’est celui de l’ordinaire et de la simplicité: un enfant, un bébé, avec son père (adoptif) et sa mère ; de la pauvreté : une grotte qui servait d’étable car il n’y avait pas de place pour eux dans l’hôtellerie (v. 7).

Mais le Ciel se manifeste et manifeste l’authenticité, l’importance, la grandeur de cet événement : Au même instant, se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste, louant Dieu et disant : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Et sur terre, paix aux hommes, objets de sa bienveillance « (ou : « aux hommes qu’Il aime ») (v.14).

Les bergers n’ont pas discuté, n’ont pas douté : Allons donc jusqu’à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé et que le Seigneur nous a fait connaître. Ils s’y rendirent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la crèche (vv. 15-16).

Voilà les circonstances de la naissance du Sauveur du monde qui a transformé la terre, qui a fait naître une ère nouvelle puisque nos sociétés datent leur existence de la naissance de Jésus-Christ ("2012 après J.-C."/"2012 de notre ère").

Notre place, en cette Nuit, en ce Jour de Noël, anniversaire de la Nativité de notre Seigneur et Sauveur Jésus, est auprès de la crèche, avec la Sainte Famille et les bergers. En participant, avant toutes choses, au Saint Sacrifice de la Messe, celui de la Nuit et celui du Jour (peut-être aussi celui de l’Aurore), car ce Jésus de Bethléem, et, plus tard, de Nazareth, est venu pour S’offrir en sacrifice pour l’expiation de nos péchés (cf. lettre aux Hébreux 10, 5-10 du 4ème dimanche de l’Avent). Et le prêtre, à la Messe, fait que Jésus S’incarne à nouveau dans l’hostie, qu’Il vient sur l’autel, qu’Il est là, qu’Il vient pour vous, qu’Il vous invite au festin de noces…

Viendrez-vous avec les bergers ? C’est dans la pauvreté, l’humilité et le froid que vous Le trouverez, qu’Il se laisse trouver ; non dans les riches et confortables demeures pleines de monde et de bruit. Il y’a tant d’autres occasions dans l’année de se réunir et de fêter légitimement telle ou telle rencontre, tel événement, avec les bonnes choses que le Créateur nous laissées en partage ! Mais pas cette Nuit-là. Elle est celle où il vient dans la crèche et dans l’église. Comme celle de Pâques. Si nous n’entrons pas dans Sa nuit, si nous nous tenons à distance, nous n’entrerons pas dans la Lumière.

Et le Jour de Noël, après la Messe, c’est le repas de famille, Car Noël, fête de la Nativité du Sauveur, nous restons avec Marie et Joseph, l’enfant Jésus, dans la joie surnaturelle , la joie dans la Foi, sans oublier ceux qui sont seuls et sans famille.

A la fin du récit de Saint Luc, deux choses frappent :

- les bergers témoignent de ce qu’ils ont vu et de ce qui leur avait été dit au sujet de cet Enfant (v. 17) ; Ils s’en retournèrent, glorifiant et louant Dieu de tout ce qu’ils avaient vu et entendu (v. 20)

- Quant à Marie, elle conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur (v. 19).

Nous devons en tirer les leçons. D’abord, méditer ces mystères dans le silence de l’oraison. Se tenir en silence et en méditation comme Marie et Joseph, comme les bergers. Laisser ce mystère de notre rédemption pénétrer notre âme, éloigner tout ce qui lui est étranger, chercher à Le connaître et à L’aimer : Maintenant, nous connaissons dans le Verbe incarné Dieu qui s’est rendu visible à nos yeux, et nous sommes entraînés par lui à aimer ce qui demeure invisible (1ère préface de la Nativité). Il fait renaître en Lui la création déchue et remet l’homme égaré sur le chemin du Royaume (de Dieu) (2ème préface).

En cette nuit de Noël (la nuit, ce n’est pas le soir ; d’ailleurs, il existe, pour le soir, la Messe de la Vigile de la Nativité avec ses textes propres et on ne met pas encore l’enfant Jésus dans la crèche. Ndlr), nous demandons à Dieu d’accepter ce sacrifice, et dans un prodigieux échange, de devenir semblables à son Fils…

(Prière sur les offrandes).

Ensuite, comme les bergers, il nous faut témoigner. Par nos choix (nous vivons, surtout en ces jours saints, comme des chrétiens et non comme des païens ; ils le comprendront tout de suite !), par nos paroles : dire ce que nous avons vu et entendu de Dieu le Père, de son Fils, de Marie et de Joseph, des bergers, de la crèche ; et, enfin, « glorifier et louer Dieu ».

Seigneur, vous avez fait resplendir cette nuit très sainte des clartés de la vraie lumière ; de grâce, accordez-nous qu’illuminés dès ici-bas par la révélation de ce mystère, nous goûtions dans le ciel la plénitude de sa joie. Par Jésus-Christ, votre Fils, notre Seigneur et notre Dieu… (Collecte)

Dans son amour infini, Dieu a donné son Fils au monde pour en dissiper les ténèbres ; par le mystère de la nativité du Christ, il a fait resplendir cette nuit très sainte (ce jour béni) : qu’il vous sauve de l’aveuglement du péché et qu’il ouvre vos yeux à sa lumière.

(…) Qu’il mette en vos cœurs cette même joie et vous prenne comme messagers de la Bonne Nouvelle : « Aujourd’hui, vous est né un Sauveur »

(Bénédiction solennelle)

Abbé Christian LAFFARGUE.

+ Annexe du Bulletin paroissial de Tossiat du 23 décembre 2012 +

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