le 14 juillet...

Publié le par Abbé Laffargue

14 juillet: fête nationale en France, chômée:

Le 14 juillet 1789 à Paris, une bande à la recherche de fusils et de munitions, entrée par la porte ouverte par le gouverneur de Launay (contre leur promesse, il sera assassiné)  trouve sept (7) prisonniers qui sont libérés: quatre faussaires, un libertin et deux fous. C'est une révolution profondément anti-chrétienne qui commence: le 11 août (1789), la dîme, qui permettait à l'Eglise d' assurer sa mission sociale dans les écoles et les hôpitaux, est supprimée; le 28 octobre, l'Assemblée suspend autoritairement le recrutement monastique; le 2 novembre, les biens ecclésiastiques sont saisis. Le 13 février 1790, les vœux monastiques sont interdits et les ordres contemplatifs supprimés. Le 23 février, l'Assemblée constituante décide que ses décrets seront dorénavant lus en chaire par les curés; le 17 mars, les biens de l'Eglise, déclarés biens nationaux, sont mis en vente; le 12 juillet, la Constitution civile du clergé est adoptée: les curés et les évêques sont "élus". Si le clergé veut rester fidèle au Pape et ne pas faire schisme, il est condamné à mort (ainsi que ceux qui les cachent ou fréquentent leurs sacrements). Sur 130 évêques, 4 seulement acceptent la Constitution civile du clergé. 100.000 prêtres, sur 130.000, l'ont refusée, 4000 quitteront le sacerdoce. Le 27 mai 1792, un décret de "la Législative" ordonne la déportation des prêtres réfractaires. Le 2 septembre 1792, 114prêtres furent assassinés, au couvent des Carmes à Paris (rue de Vaugirard. C'est aujourd'hui un séminaire universitaire catholique, mais aucun panneau, aucun fléchage n'indiquent le lieu du martyr: le perron, dans le jardin, avec la plaque en marbre: Hic ceciderunt: Ici, ils perirent). C'est parce que le Roi Louis XVI (pourtant très libéral) s'est opposé*, après la condamnation du Pape Pie VI (mars 1791), à la Constitution civile du clergé et à la déportation des prêtres (selon ses prérogatives constitutionnelles) qu'il a été démis et guillotiné le 21 janvier 1793, mourant en martyr (Cf. son testament: "Je pardonne…).

Dire que la Révolution,  dite "française" (95% de la population était catholique et fidèle à la Foi de l'Eglise) était bonne et que ce sont "les dérapages" de la Terreur qui l'étaient moins, est une imposture (idéologique). Que dire aussi du génocide Vendéen ? Des déclarations homicides de Barère: "Détruisez la Vendée", de Westermann: "J'ai écrasé les enfants sous les pieds de mes chevaux, massacré les femmes…, j'ai tout exterminé" à la Convention ? A Nantes, Carrier noie 10.000 innocents dans la Loire. Que dire aussi des "colonnes de Turreau" massacrant la population (120.000 personnes) ? Evidemment, la Terreur a illustré plus encore "la Révolution française" magnifiée dans les livres d'histoire des républiques qui en sont issues (c'est bien "le bonnet phrygien" qui était le symbole du parti fondé par Jacques Chirac, le R.P.R. le 5 déc. 1976,  remplaçant la croix de Lorraine du Général de Gaulle, qui a coiffé aussi la femme des pièces de monnaie avant l'euro): 1793-1794. Avec le fameux Robespierre (que de rues françaises portent son nom ainsi que ceux de Danton, Saint-Just, etc.) qui instaure sa dictature. La guillotine fonctionnera 6 heures par jour à Paris, à Lyon, en mai 1793, on exécutera la population rebelle au canon. Bilan: 500.000 prisonniers, 300.000 assignés à résidence, 16.594 guillotinés. Autre bilan de la Révolution fêtée le 14 juillet: les guillotinés étaient à 31% des ouvriers et des artisans, 28% des paysans, 20% des marchands ou des financiers, 9% de nobles, 7% d'ecclésiastiques. Comme toujours, ce n'est pas "le peuple" qui s'est soulevé, mais les forces du Mal contre le peuple…

Cf.Jean Sévillia, Historiquement correct, éd. Perrin, 2003, chap. 8: "La Révolution et la Terreur". Et aussi: Révolution française (sans l'article), tome II, de Max Gallo, de l'Académie française, éd. X0, 2009.

* Jean de Viguerie, dans son Louis XVI, le roi bienfaisant (éd. du Rocher, 2003, donne un avis différent: pp. 286-288). Cf aussi, du même auteur: Le sacrifice du soir, vie et mort de Mme Elisabeth, sœur de Louis XVI (éd. du Cerf, 2010).

On peut aussi voir avec intérêt le film d'Eric Rohmer: l'anglaise et le duc avec J.-C. Dreyfus et Lucy Russel, 2000 (Dvd) et même le film officiel (commandité par le gouvernement français) du bicentenaire: La Révolution française, en deux époques: Les années lumière et Les années terribles, films Ariane; de très bon esprit.

Ab. L. (le 14 juillet, je célèbrerai la messe pour les martyrs de la Révolution)

 

Précision (d'un lecteur): "Je me permets de vous rappeler que notre fête nationale est celle du 14 juillet 1790 et non 1789. C'est la fête de
la Fédération qui est commémorée selon la loi qui a institué cette fête nationale et non la prise de la Bastille. L'erreur est hélas bien partagée !"



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