"Il guérit les malades et chasse les démons" (Mc 1, 34) - 5ème dimanche du T.A.-B

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 4 février 2018, 13ème année.                                            

5ème dimanche du Temps liturgique (B)

 

LES TEXTES DE LA MESSE

 

 

            Il guérit beaucoup de malades...

            (Marc 1, 34 – Evangile)

 

            ...et chasse beaucoup de démons. C'est toujours le ministère de Jésus en Galilée et dès que sa vie publique commence, il poursuit et combat le Mal sous toutes ses formes. Ici, il vient de guérir la belle-mère de Simon qui était couchée en enfiévrée (vv. 30-31). Il exorcise les possédés (comme celui de la synagogue de Capharnaüm que nous avons vu dimanche dernier) et les empêche de parler, c'est-à-dire de témoigner, parce qu'ils savaient, eux, qui il était (v. 34). Son heure, celle où Il révèlera publiquement qui Il est et quelle est sa mission, n'était pas encore venue. Il emploiera plusieurs fois cette expression (Cf par ex. Jn 7; 6, 30). Les démons, anges déchus et maudits, ont gardé l'intelligence de la foi et ils savent, eux, qui ils doivent combattre, qui ils doivent haïr, qui est capable de les vaincre. Satan et les démons "ont la foi catholique, apostolique et romaine", soyez-en persuadés, ils savent que tout ce que l'Eglise croit est la Vérité et l'instrument du salut des âmes. Sinon ils ne la combattraient pas et ne combattraient pas ceux qui lui sont fidèles. Satan, Lucifer, ne se trompe jamais d'ennemis, au contraire des naïfs et des ignorants.

Le lendemain, Jésus se leva, bien avant l'aube et se rendit dans un endroit désert, et là il priait (v. 35). Très souvent, Jésus, en son humanité, se met à l'écart pour prier (Mt 14, 23 et à l'agonie: Mt 26; 36, 39). Il prie son Père, pour qu'Il lui donne la force et le courage, et Il prie pour nous montrer l'exemple.

Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation (Mt 26, 41). Le Père donnera l'Esprit Saint à ceux qui l'en prient (Mt 7, 11). Sans oublier ce conseil bien connu: Mais toi, quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret; ton Père qui voit dans le secret te le rendra (Mt 6, 6; juste avant d'enseigner le Notre Père à ses apôtres). "Dans le secret", dans le silence, "Prenez-garde de ne pas refuser d'écouter Celui qui parle." (Hebreux 12, 25)                                         Sainte Thérèse d'Avila appelle ceux qui font oraison les serviteurs de l'amour (1) et saint Jean de la Croix écrivait aux carmélites de Béas : La plus grande nécessité que nous ayons est de faire faire silence à la volonté et à la langue près de ce grand Dieu, Lui dont le seul langage qu'il entende est le silencieux amour (Grenade, 22 nov. 1587, en P. S.; et dans "Les dits de lumière et d'amour", au n°131, plus complet).

Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus écrivait, elle, à Mère Marie de Gonzague: Je fais comme les enfants qui ne savent pas lire, je dis tout simplement au bon Dieu ce que je veux lui dire, sans faire de belles phrases et toujours il me comprend…

Le silence est le privilège des hommes courageux écrit le cardinal Sarah dans "La force du silence" (n°129)

La prière mentale, l'oraison, est un exorcisme contre Satan et ses tentations, car il n'aime tant que le bruit, l'agitation, la confusion, là où il peut s'immiscer et agir.

La prière silencieuse nous garde dans l'union à Dieu et à Sa volonté, elle dissipe la désolation, le découragement, la tentation du désespoir (et, dans son achèvement: le suicide, physique ou moral par le péché mortel). En cela, la première lecture, est des plus... décourageante ! (Job 7, 1-7). Même si le saint homme ne cèdera pas et restera fidèle jusqu'au bout.

            Faisons confiance, tenons-bon la prière silencieuse ("La méditation" à laquelle nous forment si bien les Exercices de Saint Ignace de Loyola). Là, l'âme "se recharge tous les jours" comme la batterie du "portable". Si on le néglige, si on n'a pas le cordon qui le relie à la source d'énergie, ou si l'on n'a plus de réseau (là, c'est le Seigneur qui se retire car on l'a chassé de son âme), on n'a plus rien, on n'est plus rien...

            Il guérit nos cœurs brisés et soigne leurs blessures (Psaume 146, 3)

            Le Christ a pris nos souffrances, Il a porté nos maladies (Verset de l'Alleluia)

                                                                                                            

                                                                                                     Abbé Christian LAFFARGUE.

(1) Ste Thérèse d'Avila, Autobiographie, ch. 11, n°1.

(2) "La force du silence" (Sous-titre: Contre la dictature du bruit) Entretiens avec Nicolas Diat, Ed. Fayard, Paris, oct. 2016)

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