Nous avons vu se lever son étoile… (Matthieu 2, 2)

Publié le par abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 5 janvier 2014

Fête de l'Epiphanie du Seigneur, solennité.

Temps de Noël/Epiphanie

LES TEXTES DE LA MESSE

Nous avons vu se lever son étoile…

(Matthieu 2, 2 – Evangile)

… et nous sommes venus nous prosterner devant lui. Ainsi parlent les Mages* au roi Hérode qui en fut troublé, et tout Jérusalem avec lui (v. 3). Hérode, cruel ennemi – qui fit massacrer les enfants de moins de deux ans (les saints Innocents fêtés le 28 décembre) dans toute la région de Bethléem pour être sûr de supprimer ce nouveau roi dont il craignait la puissance (Mt 2, 16-18) – pourquoi crains-tu la venue du Christ ? Il n'enlève pas les royaumes de la terre, lui qui donne de régner au ciel (Hymne des IIèmes vêpres de l'Epiphanie, 1ère strophe).

Si la tradition latine ne retient de l'épiphanie (la manifestation) de Dieu que la venue des mages conduits par l'étoile miraculeuse auprès du Messie-sauveur, Roi des rois et Seigneur des seigneurs (1 Tm 6,15), elle conserve dans sa liturgie la tradition de l'Orient et ses trois épiphanies: Nous célébrons trois mystères qui ornent ce jour saint: aujourd'hui l'étoile a conduit les Mages vers la crèche; aujourd'hui l'eau a été changée en vin aux noces de Cana; aujourd'hui le Christ a voulu être baptisé par Jean pour nous sauver (antienne du Magnificat des IIèmes vêpres de la fête. Cf aussi l'hymne). Dans un sermon pour l'Epiphanie, Saint Pierre Chrysologue (406-450) en fait un très beau commentaire (Office des lectures, lundi après l'Epiphanie). Notamment ceci, pour la venue des mages: Les mages considèrent avec une profonde stupeur ce qu'ils voient ici: le ciel sur la terre, la terre dans le ciel; l'homme en Dieu, Dieu dans l'homme; et celui que le monde entier ne peut contenir, dans le corps d'un tout-petit ! Et dès qu'ils voient, ils proclament qu'ils croient sans discuter, en offrant leurs dons symboliques: par l'encens, ils confessent Dieu; par l'or, le roi; par la myrrhe, sa mort future. Plus tôt, le poète Prudence (348-415) écrit aussi: Le trésor proclame le Roi, l'encens, du pays de Saba, manifeste qu'il est Dieu; la myrrhe annonce le tombeau (Hymne de l'office des lectures, 3ème strophe).

La venue et la reconnaissance des mages manifestent que le salut est offert par le Christ, non plus au seul "peuple élu", Israël, mais à toutes les nations. Ce qu'on appelle l'universalité du salut que l'apôtre Paul sera chargé de proclamer: Ce mystère, l'Esprit l'a révélé: c'est que les païens sont associés au même héritage, au même corps, au partage de la même promesse, dans le Christ Jésus (Ephésiens 3, 6).

Parmi toutes les nations, Seigneur, on connaîtra ton salut (refrain du psaume 71/72).

C'est une lumière de connaissance et d'amour qui est révélée aux mages, qui nous est révélée.

Resplendis Jérusalem: elle est venue, ta lumière, et la gloire du Seigneur s'est levée sur toi. Regarde: l'obscurité recouvre la terre, les ténèbres couvrent les peuples; mais sur toi se lève le Seigneur, et sa gloire brille sur toi (…). Alors tu verras, tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera (Isaïe 60; 1-2, 5- Ière lecture).

Aujourd'hui, Seigneur, tu as révélé ton Fils unique aux nations grâce à l'étoile qui les guidait; daigne nous accorder, à nous qui te connaissons déjà par la foi, d'être conduits jusqu'à la claire vision de ta splendeur. Par Jésus-Christ…

(Collecte de la Messe).

Abbé Christian LAFFARGUE.

* Mages: "A l'origine, prêtres mazdéens, astronomes et astrologues dont la tradition fait des rois mages venus d'Arabie (cf. Psaume 72,10)". Note de la Bible Osty-Trinquet.

+ (Paru dans le Bulletin paroissial de Tossiat du 2 janvier 2011)

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