Un pauvre a crié : Dieu l’écoute et le sauve. (refr. ps 33)

Publié le par abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 27 octobre 2013

30ème dimanche du Temps de l’Année liturgique –C-

Mois du Rosaire

LES TEXTES DE LA MESSE

Un pauvre a crié : Dieu l’écoute et le sauve.

(Refrain du psaume)

Finalement, l’opprimé, l’orphelin, la veuve éplorée sont des pauvres dont le Seigneur ne méprise pas la supplication, la prière (Siracide 35, 13 – Ière lecture). On n’est pas seulement pauvre de biens matériels, mais aussi de biens spirituels (les gens qui n’ont ni foi, par exemple ; ni espérance, et qui n’aiment pas), de biens affectifs (la veuve, l’orphelin) ou qui sont privés de justice.

Que pourrions-nous offrir à Dieu en échange de Ses bienfaits ? Dieu ne s’achète pas (v. 11). C’est avec nos pauvretés, nos et notre misère physique, spirituelle ou morale – acceptées et offertes - que nous pouvons attirer la tendresse de Son cœur. Le plus grand obstacle, c’est l’orgueil qui engendre la révolte, la haine, la jalousie, l’appétit de revanche, de vengeance…

La prière du pauvre (de l’humble traduisent les bibles des peuples et de Jérusalem) traverse les nuées (v. 17), le Seigneur ne tardera pas ; il ne fera pas durer l’attente (v. 19 et la suite avec le châtiment des nations, des violents et des injustes).

Nous avons vu que le pauvre, c’était l’humble, celui qui se reconnaît pécheur et qui n’a que l’offrande de ses misères à présenter à Dieu avec foi. La parabole du pharisien et du publicain propre à Saint Luc (18, 9-14), qui fait suite à celle de la veuve et du juge que nous avons méditée dimanche dernier, illustre bien notre propos. Voilà deux types d’hommes : l’un, sûr et empli de lui-même condescendant (le pharisien) ; l’autre, discret, humble et contrit (le publicain). Pourtant, le premier était fidèle à la Loi, mais son orgueil gâtait sa prière que Dieu n’agréait pas, rendait stérile sa vie morale. Le pharisien, content de lui, était debout (v. 11); le publicain, de son côté, n’osait pas lever les yeux vers le ciel et se frappait la poitrine en battant sa coulpe (v. 13) (1). Une vie vertueuse et fidèle à la Loi mais pleine de suffisance et d’orgueil n’est pas agréée par Dieu ; par contre un pauvre pécheur (cf. le Je vous salue Marie) qui le reconnaît et demande pardon humblement à Dieu revient chez lui justifié (= rendu juste, purifié) car Quiconque s’élève sera abaissé ; quiconque s’abaisse sera élevé (v. 14).

Le combat auquel continue de nous inviter Saint Paul pour la foi (J’ai combattu jusqu’au bout le bon combat, j’ai gardé la foi, 2 Timothée 4, 7) (2) vaut pour le combat pour la grâce, c’est-à-dire pour vivre de la charité théologale qui est l’union à Dieu. C’est un don surnaturel que le Seigneur n’accorde qu’à ceux qui se vident d’eux-mêmes pour le recevoir, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais donne sa grâce aux humbles (Prov. 3, 34 in Jc 4, 6 et 1 P 5, 5). Il nous sauvera – alors - et nous fera entrer au ciel, dans son Royaume.

(2 Tm 4, 18).

Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux ! (Mt 5, 3)

Abbé Christian LAFFARGUE.

(1) Battre sa coulpe. Puisqu’on a parlé d’une nouvelle traduction de la Bible en français pour la liturgie, il faut remarquer ici, que dans ce même esprit, les traducteurs du nouveau Missel romain (1970) ont « traduit », au Confiteor du début de la Messe, mea culpa, mea culpa, mea maxima culpa : c’est la ma faute, c’est ma faute, c’est ma très grande faute par : Oui, j’ai vraiment péché. C’est l’uns des « traductions » qui sera rendue conforme à l’original.

(2) Traduction de la Bible de Jérusalem et autres ; au lieu du J’ai tenu jusqu’au bout de la course…

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