"Il fut transfiguré devant eux" (2ème dimanche du carême)

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 21 février 2016 Année jubilaire de la Miséricorde

2ème dimanche de Carême

LES TEXTES DE LA MESSE

La transfiguration.

(Luc 9, 28-36)

Après avoir invité ses disciples – et nous-mêmes en ce carême – à prendre leur croix (Si quelqu'un veut venir derrière moi, qu'il se renonce lui-même, prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive) en ajoutant: Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi et de l'Evangile la sauvera. Que sert à l'homme de gagner le monde entier mais en se perdant ou en le payant de sa vie ? (Mt 16, 24-26; Mc 8, 34-36 et Lc 9, 23-25) - quelques jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et les emmène sur une haute montagne*, à l'écart, seuls, et fut transfiguré devant eux (Mt 17, 2; Mc 9, 2; et Lc 9, 29).

Saint Léon le Grand, pape (+461), dans son sermon pour le 2ème dimanche de Carême, commente ainsi: Par cette transfiguration, il voulait avant tout prémunir ses disciples contre le scandale de la croix et, en leur révélant toute la grandeur de sa dignité cachée, empêcher que les abaissements de sa passion volontaire ne bouleversent leur foi. Mais il ne prévoyait pas moins de fonder l'espérance de l'Eglise, en faisant découvrir à tout le corps du Christ quelle transformation lui serait accordée; ses membres se promettraient de partager l'honneur qui avait resplendi dans leur chef. (cf la suite en note)

Pour nous aussi, la foi nous assure, qu'en assumant nos souffrances avec le Christ, nous partagerons avec Lui la gloire, la lumière et la joie de sa résurrection.

Moïse représente la Loi et Elie les prophètes, Jésus de Nazareth est venu non l'abolir mais l'accomplir (Mt 5,17), et il est Celui qui a été annoncé par les prophètes (C'est vraiment lui le prophète qui doit venir, Jn 6,14; 7,40).

Pierre et ses compagnons furent accablés par le sommeil de l'épreuve, pour la foi et pour la nature humaine, que constituait cette transfiguration glorieuse, comme les mêmes le furent lors de l'agonie du Christ au jardin des oliviers le Jeudi-saint (Mt 26; 40,43 – Mc 14; 37,40 – Lc 22, 45).

Nous sommes souvent accablés dans les souffrances que nous traversons, anéantis, comme les apôtres, mais le Seigneur nous raffermira, nous encouragera, nous réveillera pour continuer à Le suivre…

La nuée, comme dans cette scène, nous couvrira de son ombre (Lc 9,34), manifestation de l'Esprit-Saint, comme pour le Baptême de Jésus (la colombe) et la Pentecôte (les flammes de feu).

Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le ! (Lc 9, 35)

Le Seigneur est ma lumière et mon salut, de qui aurais-je crainte ?

(Psaume 26, 1)

Abbé Christian LAFFARGUE.

* Haute montagne: Selon une très ancienne tradition, le Mont Thabor (580 m), à environ 8 km au sud-est de Nazareth. Ou l'Hermon neigeux (2.810 m), au nord-est de Césarée de Philippe (note de la Synopse d'Osty-Trinquet).

St Léon le Grand, suite: Que la foi de tous s'affermisse avec la prédication de l'Evangile, et que personne n'ait honte de la croix du Christ, par laquelle le monde a été racheté. Que personne donc ne craigne se souffrir pour la justice, ni ne mette en doute la récompense promise; car c'est par le labeur qu'on parvient au repos, par la mort qu'on parvient à la vie. Puisque le Christ a accepté toute la faiblesse de notre pauvreté, si nous persévérons à le confesser et à l'aimer, nous sommes vainqueurs de ce qu'il a vaincu et nous recevons ce qu'il a promis. Qu'il s'agisse de pratiquer les commandements ou de supporter l'adversité, la voix du Père que nous avons entendue tout à l'heure doit retentir sans cesse à nos oreilles: "Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le !"

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