Soyez soumis les uns aux autres... (Eph 5, 21)-21ème dim du T.A.-B)

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 23 août 2015

21ème dimanche du Temps de l'Année liturgique (B)

LES TEXTES DE LA MESSE

Soyez soumis les uns aux autres...

(Ephésiens 5, 21 – IIème lecture)

...dans la crainte du Christ. (*) Quand on lit la suite – qu'on connaît bien – on se demande si les auditeurs dans les églises ou communautés, si les lecteurs de cette lettre de saint Paul vont entendre ou pas la suite, et quels sont les diacres, prêtres et évêques qui vont la commenter en préférant ne commenter que l'évangile par exemple ? Il s'agit pourtant de "la Parole de Dieu" tellement mise en avant aujourd'hui ! Et il est difficile, par des coupures ou des traductions, de la réduire ou de la travestir. Et d'abord, pourquoi ? Parce que le Seigneur, par l'apôtre, parle de se soumettre, c'est-à-dire, d'obéir, et, qu'aujourd'hui, personne ne veut ni se soumettre, ni obéir. Mais être indépendant, libre de toute contrainte, de toute idée et de toute règle, pour discuter et de tout contester (la dictature du relativisme. Cf "Dieu ou rien" du Cardinal Sarah, pp. 262-263).

Cependant, cette soumission est et doit être surnaturelle. Elle n'est pas un pouvoir qui s'exerce, d'un côté comme de l'autre, à discrétion. Les femmes sont soumises à leur mari comme au Seigneur Jésus (v. 22). C'est-à-dire que le mari doit être, sur le fond et sur la forme, semblable au Christ: aimant, pardonnant, fidèle, attentif, tendre et bon. Son autorité reconnue est au service de celle avec qui il ne forme plus qu'une seule chair (Marc 10, 8). Jamais personne n'a méprisé son propre corps: au contraire, on le nourrit, on l'entoure de soins (Eph 5, 29). Plus une épouse aime son époux et l'époux son épouse, plus l'amour mutuel grandit et se purifie, car aimer c'est se donner, s'oublier, se sacrifier. C'est le contraire de l'égoïsme, de "l'indépendance" – y compris financière - avec des vies parallèles où chacun a "ses activités". Quand on aime, on est heureux d'être ensemble, on est triste d'être séparé de l'autre, on s'ennuie sans l'autre, tout est ennuyeux et triste sans l'être aimé. Si on recherche ailleurs son plaisir, on commence à aimer moins, à se détacher, et le foyer est en danger. Car les grâces du sacrement de mariage ne sont actives que dans un corps uni, pas séparé. Quand on a décidé de quitter son père et sa mère (v. 31. Cf Genèse 2, 24 et Mt 19, 5) pour fonder une famille, ce n'est pas pour se retrouver "entre garçons" ou "entre filles", sauf occupations très spécifiques et encore, on peut renoncer à certaines !

Cela ne veut pas dire qu'on doit "fusionner" et étouffer dans un monde clos qui empêche un vrai épanouissement de l'un et de l'autre avec ses richesses et ses grâces à offrir au conjoint.

C'est l'esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien (Jean 6, 63 – Evangile). La chair, l'amour charnel, n'est pas à mépriser, car les époux s'aiment de corps et d'âme. Les hommes doivent faire effort pour vaincre la concupiscence (éveiller l'épouse à l'amour et à l'union des corps, ce n'est pas "prendre son plaisir"), les femmes ne doivent pas, par maints prétextes, "se refuser à leurs maris" et se désintéresser de l'amour charnel pour ne se préoccuper que de leurs enfants ou même en s'adonnant aux choses religieuses et spirituelles, domaines où elles sont vite à l'aise...

Quand on suit la voie du créateur et sauveur, vivifiée par la prière personnelle et en commun, quand on se garde des voies actuelles de la corruption des mœurs et de l'esprit, les choses sont... plus simples et même faciles ! C'est comme pour les prêtres, les religieux (ses), les consacrés qui sont aussi des époux et des épouses...

Ayons, gardons la Foi car Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle (Jn 6, 68).

Demandons à Dieu d'aimer ce qu'Il commande et d'attendre ce qu'Il nous a promis pour qu'au milieu des changements de ce monde, nos cœurs s'établissent fermement là où se trouvent les vraies joies... (Collecte)

Abbé Christian LAFFARGUE.

(*) La traduction liturgique traduit: par respect pour le Christ.

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