Regarde ta vigne, Seigneur... (refrain du psaume 79)

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 5 octobre 2014

27ème dimanche du Temps de l'Année liturgique - A –

LES TEXTES DE LA MESSE

Regarde ta vigne, Seigneur...

(refrain du psaume 79)

...viens sauver ton peuple. C'est le cri de détresse, de foi et de repentance du peuple d'Israël qui demande à celui qui l'a plantée de sa main puissante de revenir la visiter, de la protéger, alors que sa clôture est percée et que tous les passants y grappillent en chemin. Il affirme: Jamais plus nous n'irons loin de toi... Fais-nous revenir ! Isaïe (5, 1-7), dans la première lecture, donne une lecture émouvante de l'amour de Dieu pour la vigne qu'Il a plantée, entretenue et soignée (le peuple de l'Ancienne Alliance et, maintenant, celui de la Nouvelle: chacun de nous) et qui n'a donné que de mauvais raisins. Le chant du bien-aimé à sa vigne est un chant d'amour (Il en retourna la terre, en retira les pierres, y mis un plant de qualité, la protégea par une tour de garde) et de douleur: Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n'ai fait ? Aussi, la punition, la justice divine s'exercent: la clôture sera enlevée, les animaux la dévoreront, elle sera piétinée... Il n'y poussera que des épines et des ronces (vv. 5 et 6).

Dans la parabole des vignerons homicides (Matthieu 21, 33-43 + Mc 12 et Lc 20), ce sont les vignerons qui ne veulent pas remettre le produit de la vigne au propriétaire du domaine. Plus: ils frappèrent les serviteurs, frappèrent l'un, tuèrent l'autre, lapidèrent le troisième (v. 35). Quelle haine ! Pis: le maître envoie son propre fils, pensant qu'ils le respecteront, mais eux, voulant avoir son héritage, se saisirent de lui, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent (v. 39). Quelle cupidité, quel aveuglement ! On l'a compris, le maître de la vigne, qui l'a plantée et protégée, c'est Dieu le Père qui envoie, finalement, après ses serviteurs (les prophètes), son Fils (bien-aimé précise St Luc, 20, 6) qui fut tué par ceux qui devaient tout à Dieu et qu'Il venait sauver, la pierre d'angle, rejetée par les bâtisseurs (v. 42. Cf Ps. 117/118, 22-23). Finalement, le Royaume de Dieu leur sera enlevé, et sera donné à d'autres (Mt 21, 43). "Les scribes, les grands prêtres et les Pharisiens comprirent qu'ils parlaient d'eux, voulurent l'arrêter, mais ils eurent peur de la foule" (v. 45-46).

On pense bien sûr aux paroles claires du Christ à ses apôtres, le Jeudi-saint : Je suis le cep, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi et moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; car hors de moi, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, on le jette dehors comme le sarment et il sèche; et les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu et ils brûlent (Jean 15, 5-6).

Ce que vous avez appris et reçu, ce que vous avez vu et entendu de moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous (Philippiens 4, 9 – IIème lecture). Cette paix dépasse tout ce qu'on peut concevoir et gardera notre cœur et notre intelligence dans le Christ Jésus (v. 7). Alors, nous ne serons plus inquiets de rien (v. 6) et nous serons toujours dans la joie du Seigneur (v. 4) !

Alors, le Seigneur pourra à nouveau reprendre le chant du bien-aimé à sa vigne...

Regarde ta vigne, Seigneur, viens sauver ton peuple... Jamais plus nous n'irons loin de toi: fais-nous vivre et invoquer ton nom ! (Psaume 79)

Abbé Christian LAFFARGUE.

Publié dans Bulletin dominical

Commenter cet article