Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise... (Mt 16, 18 – Evangile)

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 24 août 2014

21ème dimanche du Temps de l'Année liturgique – A –

Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Eglise...

(Matthieu 16, 18 – Evangile)

... et les portes de la Mort (1) ne prévaudront pas contre elle. Nous revenons, en ce dimanche, sur l'institution de l'Eglise par le Christ (de ce fait, on voit que l'Eglise dite "catholique" est d'institution divine, et non une institution humaine modulable et réformable selon les modes et les temps) que nous avions méditée le dimanche 29 juin dernier. Il donne à Pierre le pouvoir de lier et de délier, "le pouvoir des clés" (2). Et ce, en fonction de la foi : Pour vous, qui suis-je ? Prenant la parole, Simon-Pierre lui dit: "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !" (Mt 16, 15-16). Cette foi est un don de Dieu: Ce n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux (v. 17).

L'Evangile de la fête du Pape Saint Pie X (1835-1914), au 21 août, confirme Pierre dans sa fonction de pasteur du troupeau par le Christ ressuscité (Jean 21, 15-17), et ce en fonction de l'amour de l'apôtre pour Jésus: Simon (-Pierre), fils de Jean, m'aimes-tu ? La foi et l'amour de Dieu (la charité) vont de pair. Une foi sans amour reste une connaissance intellectuelle; un amour sans foi reste un amour naturel, très limité et très fragile, quelquefois une émotion fugace de la sensibilité. Une foi sans amour est insuffisante pour être sauvé car Dieu est amour (1 Jn 4, 16) (3) et nous serons jugés sur l'amour (de Dieu et du prochain). C'est le premier commandement (Mt 22, 37 et //).

On doit s'émerveiller avec Saint Paul (aux Romains - 11, 33 – IIème lecture) de la profondeur dans la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Bien que Ses décisions sont insondables et ses chemins impénétrables. C'est justement là qu'est sollicitée la foi: dans la mesure où nous nous soumettons à Sa volonté, où nous acceptons de suivre les chemins où Il nous a mis et où Il nous conduit (même invisiblement et insensiblement) avec amour, nous goûterons "la profondeur de la richesse et de la sagesse de la connaissance de Dieu".

Je rends grâces (4) à ton nom pour ton amour et ta vérité,

Et tu élèves au-dessus de tout ton nom et ta parole.

(Psaume 137/138, str. 2)

L'unique désir que nous devons demander à Dieu, c'est de Le connaître, de L'aimer et de Le servir, là où Il est et où Il demeure, car c'est Son corps, et le corps dont nous sommes les membres: Son Eglise et de nous donner d'aimer ce qu'Il commande et d'attendre ce qu'Il promet; pour qu'au milieu des changements (ou vicissitudes) de ce monde, nos cœurs s'établissent fermement là où se trouvent les vraies joies.

(Collecte)

Abbé Christian LAFFARGUE.

(1) de la Mort: ou de l'Hadès en grec, du Shéol en hébreu, c'est-à-dire "du séjour des morts. Ces portes symbolisent les puissances du Mal, des puissances du péché, qui ne triompheront pas de la sainteté de l'Eglise (note de la Bible Osty)

(cf le Credo: "Je crois en l'Eglise, une, sainte, catholique et apostolique.)

(2) Le pouvoir des clefs" (Mt 16, 19). Les paroles du Christ, fils de Dieu, sont claires et absolues: Tout ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux On pense aux sacrements de mariage (qui lie indissolublement les époux) et de pénitence/réconciliation (qui absout, ou non, les péchés en confession) qui nécessitent ce pouvoir pour être valides (C'est le pouvoir de juridiction, distinct du pouvoir d'ordre : célébrer validement la messe). Pouvoir délégué par le pape, successeur de Pierre, aux évêques, et des évêques aux prêtres sur un territoire (cf les paroisses) ou une communauté déterminée (supérieurs de monastères ou d'abbayes par ex.). Nul ne s'arroge ce pouvoir en dehors de Pierre qui l'a reçu de Dieu par le Christ, Lui-même obéissant à son Père (cf C.E.C. n° 475). En dehors des sacrements, ce "pouvoir des clés" concerne le pouvoir d'enseigner et de sanctifier: de "dire le bien et le mal" en matière de Foi et de Morale, d'interpréter droitement les Ecritures au nom du Christ (cf le Magistère du pape par les documents officiels, et des évêques unis à lui. Les discours, propos ou échanges plus ou moins privés d'un Pape n'engagent pas l'autorité du Christ, même s'ils doivent être reçus avec respect); de légiférer (cf le Code de Droit Canon); enfin, tout ce qui concerne et engage le salut des âmes, le salut des brebis conduites par le vrai et bon pasteur (cf. Jean 10).

(Bulletin dominical du 29 juin 2014, complété)

(3) Texte complet de cette si belle citation : Et nous, nous avons connu l'amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour; et celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui (1 Jn 4, 16).

(4) Nous maintenons l'usage des nuances que permet la langue française, en utilisant grâces, au pluriel, pour les grâces divines actuelles; et grâce, au singulier, pour la grâce divine habituelle reçue au baptême ou grâce sanctifiante.

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