Fête du Baptême de Jésus dans le Jourdain (Mt 3, 13-17) A

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 12 janvier 2020 - 15èmeannée           Temps liturgique de Noël-Epiphanie

Fête du Baptême du Seigneur  (A)

 

LES TEXTES DE LA MESSE

 

            Le baptême de Jésus dans le Jourdain.

            (Mt 3, 13-17 - Evangile)

 

            C'est l'une des trois épiphanies ou manifestations de la divinité de Jésus de Nazareth né à Bethléem de Judée (Cf Saint Pierre Chrysologue dans le Bulletin du 5 janvier). Ici, l'Esprit de Dieu descend comme une colombe et vient sur lui. La voix du Père manifeste alors que Jésus est son Fils bien-aimé en qui Il se complait (Mt 3, 17) (1).

Nous avons, sous nos yeux, la manifestation bien visible de la sainte Trinité: le Père, par sa voix; le Fils, Jésus; et le Saint Esprit, par la colombe.

            Par ce "baptême", ce bain d'eau par Jean, le précurseur, qui annonce un baptême non plus de pénitence mais dans l'Esprit, Jésus veut inaugurer le baptême nouveau (...) et l'Esprit, manifesté sous l'aspect d'une colombe, consacre Jésus pour qu'Il aille annoncer aux pauvres la Bonne nouvelle (Préface).

            Saint Maxime de Turin († 470) pose l'objection et y répond: "Lui qui est Saint, pourquoi a-t-il voulu être baptisé ? Ecoutez donc. Le Christ est baptisé non pas pour être sanctifié par l'eau, mais pour sanctifier lui-même l'eau et pour purifier par sa pureté ces flots qu'il touche.

Lorsque le Sauveur est lavé, c'est alors que l'eau est d'avance purifiée tout entière en vue de notre baptême; la source est purifiée pour que, dorénavant, la grâce du baptême soit administrée aux peuples à venir..." (Office des lectures du vendredi après l'Epiphanie)

Ce mystère est manifesté dans la liturgie de la Veillée pascale lors de la bénédiction de l'eau baptismale lorsque le prêtre plonge le cierge pascal représentant le Christ ressuscité et vainqueur des ténèbres du péché dans l'eau (2)

"Celui qui se plonge avec foi dans ce bain de la nouvelle naissance se sépare du démon et s'unit au Christ. Il renonce à l'ennemi et confesse que la Christ est Dieu. Il rejette l'esclavage et revêt la condition de fils adoptif. Il sort du bain, brillant comme le soleil, rayonnant de justice. Mais surtout il en remonte fils de Dieu et cohéritier du Christ." (Cf Rm 8, 17. Homélie du IVème siècle pour l'Epiphanie. Office des lectures du mardi après l'Epiphanie)

La première Collecte demande ainsi d'accorder à tes fils adoptifs, nés de l'eau et de l'Esprit, de se garder toujours dans ta sainte volonté.

 

Le Catéchisme de l'Eglise Catholique fait ce très beau commentaire: 

Le Baptême de Jésus, c’est, de sa part, l’acceptation et l’inauguration de sa mission de Serviteur souffrant. Il se laisse compter parmi les pécheurs (CfIs 53, 12) ; il est déjà "l’Agneau de Dieuqui ôte le péché du monde"(Jn 129) ; déjà, il anticipe le "baptême" de sa mort sanglante (cfMc 1038 ; Lc 1250). Il vient déjà "accomplir toute justice" (Mt 315), c’est-à-dire qu’il se soumet tout entier à la volonté de son Père : il accepte par amour le baptême de mort pour la rémission de nos péchés (CfMt 2639). 

A cette acceptation répond la voix du Père qui met toute sa complaisance en son Fils (CfLc322 ; Is 421). L’Esprit que Jésus possède en plénitude dès sa conceptionvient " reposer " sur lui (Jn 132-33 ; cfIs 112). Il en sera la source pour toute l’humanité. A son Baptême, "les cieux s'ouvrirent"(Mt 316) que le péché d’Adam avait fermés; et les eaux sont sanctifiées par la descente de Jésus et de l’Espritprélude de la création nouvelle. (N° 536)

            

        A nous d'être fiers de notre baptême, d'être fidèles à Celui qui nous l'a mérité et aux promesses que nous lui avons faites par une vie digne et sainte.

 

                                                                                                      Abbé Christian LAFFARGUE.

 

(1) En qui je me complais: nous préférons cette traduction qui est celle de Crampon. La liturgique actuelle traduit: en qui je trouve ma joie. Dans l'Introït on trouve: en lui j'ai mis tout mon  amour.

Osty traduit: qui a toute ma faveur comme la Bible de Jérusalem. 

(2) En disant: "Nous t'en prions, Seigneur: par la grâce de ton Fils, que la puissance du Saint-Esprit vienne sur cette eau, afin que tout homme qui sera baptisé, enseveli dans la mort avec le Christ, ressuscite avec lui pour la vie..." Rite devenu facultatif dans la réforme post-conciliaire. On préfèrera de beaucoup l'ancien rituel dans la forme extraordinaire du rite romain.

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