"Voici le Dieu qui me sauve..."  (Isaïe 12, 2) - 3ème dimanche de l'Avent (C)

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 16 décembre 2018 – 14èmeannée  

3ème dimanche de l'Avent (Nouvelle année liturgique: C)                            

Dimanche Gaudete*

 

LES TEXTES DE LA MESSE

 

            Voici le Dieu qui me sauve...

            (Isaïe 12, 2 – Cantique)

 

            ...j'ai confiance, je n'ai plus de crainte. Ma force, mon chant, c'est le Seigneur; il est pour moi le salut. Toute la messe est un cri de foi, et un cri de joie. D'abord, de foi: nous croyons que notre Sauveur est venu, qu'Il est là, tous les jours, à chaque instant. Pourquoi ne le percevons-nous pas?

Alors que nous nous engluons dans nos vies égoïstes(et fort occupées, ce qui, à nos yeux, nous excusent de vraiment Le trouver là où Il nous attend: notre prochain)ou que nous partons à la dérive de nos souffrances. Il est déjà venu et Il est là. Où Le cherchons-nous ? Pourquoi tant de doutes ? Ce cri de foi s'épanouit en joie: Gaudete... Soyez dans la joie du Seigneur soyez toujours dans la joie dans le Seigneur, je le répète: soyez dans la joie (Philippiens 4, 4 – Introït et 2èmelecture)

Saint Paul appelle ses lecteurs à la bienveillanceafin qu'elle soit connue – et communiquée – de tous les hommes. Car le Seigneur est proche (v. 5)et à n'être inquiets de rien. Mais en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâces(1)(v. 6). Avec cette belle formule : Alors, la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus (v. 7)

Quelle profession d'Espérance !

Vers 630 avant le Christ, le prophète Sophonie exhorte la fille de Sion à pousser des cris de joie, à tressaillir d'allégresse car le roi d'Israël est au milieu de toi, tu n'auras plus à craindre le malheur (3, 14-15 – Ière lecture)Le Seigneur ton Dieu est en toi (en toi, en nous !)Il aura en toi sa joie et son allégresse, Il te renouvellera par son amour; il exultera pour toi et se réjouira (v. 17)

Cette joie (surnaturelle) ne provient pas du bien-être que nous pourrions avoir, ni d'évènements heureux touchant notre vie, celle de nos proches, de l'Eglise ou de notre pays, mais de la présence réelle de Dieu dans notre âme. Et le Verbe est devenu chair, et il a habité parmi nous (Jean 1, 14).

Exultons de joie, vous puiserez les eaux (de la grâce) aux sources du salut poursuit Isaïe dans son cantique (Is 12, 3) (2). Ce don de la joie (3) n'est reçu que dans les âmes qui font preuve de charité envers leur prochain.

Que nous faut-il donc faire ? demandaient les foules à Jean le Baptiste (Luc 3, 10 – Evangile)Celui qui a deux vêtements, qu'il partage avec celui qui n'en a pas; et celui qui a de quoi manger, qu'il fasse de même ! (v. 11).

Combien de personnes – et de prêtres – seront seules "pour les fêtes", pour Noël !

Et il répond précisément aux publicains, aux soldats qui l'interrogent...

Il annonce que celui qui vient les baptisera dans l'Esprit Saint et le feu (v. 16). Le feu de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain (celui vers lequel nous ne sommes pas spontanément tournés, avec lequel nous n'avons pas d'affinités spontanées) incluant le pardon, non seulement en esprit, mais en actes (profitez de l'envoi des vœux de Noël incluant la nouvelle année civile).

Sinon, nous ne serons que paille, et la paille, celui qui vient la brûlera au feu qui ne s'éteint pas (v. 17).

Le feu de l'enfer pour celui qui refuse d'être purifié (Cf. Lc 3, 9 et Mt 3, 10), qui refuse d'aimer.

            Seigneur notre Dieu, nous attendons de ta miséricorde que cette nourriture prise à ton autel nous empêche de céder à nos penchants mauvais et nous préparent aux fêtes qui approchent.

              (Prière après la communion).

 

                                                                                                 Abbé Christian LAFFARGUE.

            

(1) Grâces. Nous maintenons toujours, comme la Bible de Jérusalem, le pluriel pour distinguer la grâce sanctifiante ou état de grâce (cf "Je vous salue Marie, pleine de grâce") des grâces actuelles: rendre grâces à Dieu.(2) Haurietis aquas in gaudio: ce sont les premiers mots de l'Encyclique du Pape Pie XII sur "Le culte et la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus" du 15 mai 1956.

(3) Livre recommandé: Traité de la joie intérieure du Père Ambroise de Lombez, o.f.m., 1779.

*Le dimanche Gaudete, 3ème du Temps de l'Avent (comme le dimanche Laetare: 4ème du Temps du Carême) est un "dimanche rose". 

En effet : "Au milieu du Temps de l'Avent (le dimanche Gaudete), le célébrant peut déposer les vêtements liturgiques violets pour revêtir le rose" (Présentation Générale du Missel Romain, 2000, n°346, f).

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