Aimer en actes et en vérité (Cf 1 Jn 3, 19) - 5ème dimanche de Pâques (B)

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 29 avril* 2018 (B) – 13ème année

5ème dimanche de Pâques.  Temps pascal (blanc)

* Sainte Catherine de Sienne (1347-1380),  docteur de l'Eglise.

 

 

           LES TEXTES DE LA MESSE

 

            Aimer en actes et en vérité.

            (Cf 1 Jean 3, 19 – IIème lecture)

 

 

            L'apôtre bien-aimé vient d'écrire ces paroles définitives: Celui qui n'aime pas demeure dans la mort (v. 14). Et il précise: Celui qui a de la haine contre son frère est un meurtrier, la vie éternelle n'est pas en lui (v. 15). La haine n'est pas toujours violente, visible et audible, il peut s'agir de "haine froide", de rancœur entretenue, de pardon fait de bouche quelquefois, mais qui n'est donné ni en acte et en vérité.

Et qu'est-ce que l'amour vrai ? D'être capable de donner sa vie pour ceux (et ce) que l'on aime, à l'image du Christ, modèle et source de tout amour: Voici comment nous avons reconnu l'amour: lui, (Jésus) a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères (v. 16).

Nous nous contentons souvent d'être fidèles à la foi, or, la foi sans les œuvres est morte (elle ne sert à rien) (Jacques 2, 17). Voici son commandement: mettre notre foi dans le nom de son Fils Jésus Christ (cf 1 Jn 5, 13), et nous aimer les uns les autres (cf 1 Jn 3, 11) comme Il nous l'a commandé (v. 23).

La Foi et la Charité, vertus théologales, sont indissociables. C'est l'amour de charité qui unit intimement notre âme à Dieu. Alors, nous demeurons en Dieu, et Dieu en nous... Il nous donne part à son Esprit (v. 24). Aimer en actes et en vérité est le signe que nous appartenons à la vérité. Comme notre cœur est rebelle, égoïste, nous devons, par grâce, nous laisser dépasser, submerger par l'amour de Dieu: Si notre cœur nous accuse – de résistance et de dureté – Dieu est plus grand que notre cœur car Il connaît notre faiblesse et notre incapacité à aimer par nos propres forces (vv. 19-20).

 

            On retrouve cet enseignement dans la parabole de la vigne et des sarments de l'Evangile de ce Vème dimanche de Pâques. Le sarment ne doit sa vie qu'à la sève que lui procure le cep.

Si on coupe ou blesse gravement le sarment, il se dessèche et n'est plus bon qu'à être jeté au feu (Jn 15, 6). Nous sommes les sarments de la vigne. Pour que notre âme vive, elle a besoin – un besoin vital – d'être irriguée par la sève de la grâce divine (l'état de grâce). Si l'âme se coupe de sa source par le péché mortel, ou est blessée gravement, elle se dessèche et "meurt", elle ne peut porter du fruit. Le feu, c'est celui de l'enfer (éternel). Demeurez en moi, comme moi en vous. Vous ne pouvez pas porter de fruit par vous-même si vous ne demeurez pas en moi (v. 4). En dehors de moi, vous ne pouvez rien faire (v. 5). Ce n'est pas seulement une condition légale (suivre les commandements sous l'aspect des règles de moralité par exemple), c'est une question d'amour: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons chez lui notre demeure (Jn 14, 23). Porter quelques fruits n'est pas suffisant: Tout sarment qui porte du fruit, mon Père le purifie l'émonde en la taillant, pour qu'il en porte davantage (Jn 15, 2). Ce sont les épreuves que nous devons vivre, accepter et offrir, à la lumière de la Croix.

            Dans cette union avec Dieu, cette communion, nous pouvons faire beaucoup !

Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voulez, et vous serez exaucé (v. 7). Incroyable (mais vrai) ! Finalement nous manquons de foi. Le Christ le reprochera souvent à ses disciples. Si vous disiez à cette montagne... Tout ce que vous demanderez avec foi dans la prière, vous l'obtiendrez (Mt 21, 21-22). Et notre prière (de quelle nature d'ailleurs et combien de temps lui consacrons-nous ?) n'est pas exaucée parce que notre union à Dieu est relâchée...

Terminons par le verset suivant qui n'est pas dans l'extrait de l'Evangile d'aujourd'hui:

Comme le Père m'a aimé, moi aussi je vous ai aimés: demeurez dans mon amour. (Jn 15, 9)

                                                                                                      Abbé Christian LAFFARGUE.

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