Si le grain de blé ne meurt... (Jn 12, 24) - 5ème dimanche de Carême-B

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 18 mars 2018 (13ème année)                                            Mois de Saint Joseph

5ème dimanche de Carême (B).

(Dimanche de la Passion et Temps de la Passion

dans la forme extraordinaire du rite romain)

 

 

LES TEXTES DE LA MESSE

 

 

            Si le grain de blé ne meurt, il reste seul...

            (Jean 12, 24 – Evangile)

 

            ... mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit annonce Jésus à Philippe et à André, ses apôtres.

Et il poursuit: Qui aime sa vie (de façon égoïste, matérialiste, sensuelle) la perd (pour le Ciel); qui s'en détache en ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive..(vv. 25-26).

En saint Matthieu, lorsqu'Il annonce sa mort et sa résurrection, il reprend les mêmes paroles après avoir dit (et il faut nous le rappeler en ce carême): Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive (Mt 16, 24-25). Mourir à soi-même, à ses péchés, est un combat quotidien, car nous ne voulons pas mourir, nous nous accrochons à la vie terrestre qui se rétrécit inexorablement, à nos mauvaises habitudes, ce qui nous rend tristes et impatients. En nous unissant à la croix du rédempteur, nous passons (la pâque) de la mort à la vie. Et Satan est vaincu.

C'est maintenant que le prince de ce monde va être jeté dehors (v. 31), c'est-à-dire qu'il va être vaincu par la croix du Christ et que, de même, il sera vaincu en nous.

 

Le Christ est le Prêtre par excellence, le grand Prêtre, celui qui intercède, le médiateur d'une Alliance nouvelle (Cf. Jérémie 31, 31-33 – Ière lecture). Il est dommage que les réformateurs du lectionnaire liturgique aient omis les deux versets de l'épître aux Hébreux, l'un avant le début, l'autre, après la fin de la première lecture, qui citent le psaume 110, 4: Tu es prêtre pour l'éternité selon l'ordre de Melchisédek (He 5, 6 et 10). Ce personnage mystérieux qui bénit Abraham et lui apporta le pain et le vin (figures de l'Eucharistie, nommé dans le Canon romain ou première Prière eucharistique, après la consécration) (cf Genèse 14, 18-20).

 

Dans l'évangile de ce cinquième dimanche de carême où Jésus annonce sa Passion, Jésus souffre en son humanité: Maintenant mon âme est troublée... Père délivre-moi de cette heure. Mais non ! C'est pour cela que je suis arrivé à cette heure-ci ! (Jn 12, 27) Et le Père répond, se manifeste (Epiphanie), comme Il l'avait fait au début de la vie publique de son Fils (au baptême; Mt 3, 17) et au milieu (la transfiguration; Mt 17, 5): Alors, du ciel vint du ciel: Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore ! (v. 28).

Même dans les troubles de nos âmes, les grandes tentations, les nuits, le Père est là, le prince de ce monde va être jeté dehors, Il nous glorifie en son Fils auquel nous devons rester inexorablement fidèles et unis par la Foi et la grâce. Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai tous les hommes à moi (v. 32). Le Christ, en nous, nous porte, purifiés par la Croix, au Père, chaque jour. C'est là que nous sommes les plus missionnaires, car les âmes de bonne volonté comprennent alors très bien que la délivrance, le salut, la vérité et le bonheur sont bien là ! Et c'est folie, que de gommer la croix, de la réduire à un décor inerte, de l'ignorer, de n'en jamais parler et de chercher par mille subterfuges d'autres voies, d'autres méthodes pour "l'évangélisation" que la voie royale de la sainte croix (Imitation de Jésus-Christ, Livre II, chap. 12).

 

    Que ta grâce nous obtienne, Seigneur, d'imiter avec joie la charité du Christ qui a donné sa vie par amour pour le monde...

   (Collecte)

                                                                                                           Abbé Christian LAFFARGUE.

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