3ème dimanche de l'Avent (A) - Dimanche "Gaudete"

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 11 décembre 2016 (12ème année)                                                          3ème dimanche de l’AVENT (Année A) - Dimanche Gaudete

 

LES TEXTES DE LA MESSE

            Gaudete : réjouissez-vous, le Seigneur est proche.                                                        (Philippiens 4, 4 - Introït)

 

            L’Introït célèbre de cette messe du troisième dimanche de l’Avent (l’épître de saint Paul aux chrétiens de Philippes - en Macédoine grecque - est donnée pour l’Année C) accentue notre joie à l’approche de la fête de la Nativité de notre Sauveur et nous encourage à continuer ou à reprendre nos efforts. La liturgie, qui exprime les mouvements du corps mystique du Christ, se met au diapason : le prêtre peut revêtir les ornements roses et déposer les violets, l’orgue peut à nouveau s’entendre et les fleurs revenir embellir l’autel, l’ambon, le chœur. Dans le même esprit, nous aurons ces mêmes changements le quatrième dimanche du carême, lors du dimanche Laetare cf. Isaïe 66, 10).

Isaïe encourageait le peuple d’Israël, alors en fâcheuse posture, à regarder vers le haut. Sursum corda, élevons notre cœur dit aussi le prêtre en élevant les mains vers le ciel dans l’introduction de la préface de la messe. Le prophète est plein de la vertu théologale d’espérance* qui n’est ni un optimisme simplement humain et souvent naïf, ni une simple confiance. Son chapitre 35 (1ère lecture) est un poème, une hymne célébrant le retour des exilés. C’est l’annonce de la délivrance, humaine peut-être, surnaturelle sûrement. Réconfort, cependant, en tout temps.

La lumière d’abord. L’espérance, c’est être illuminé par la lumière qu’on désire et vers laquelle nous tournons notre visage. La gloire du Liban, la splendeur du (mont) Carmel et de Saron, on verra la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu (v. 2) ; alors les yeux des aveugles verront, les oreilles des sourds entendront (v. 5). Avec la lumière, celle qui n’éblouit pas (comme les éclairages actuels, à moins qu’ils ne vous laissent, au contraire, dans la pénombre !), les fleurs. Les fleurs vont avec la joie, elles sont l’expression de la délicatesse et de la joie de Dieu. Le pays aride (de notre cœur, souvent), qu’il exulte et fleurisse comme la rose, qu’il se couvre de fleurs des champs, qu’il exulte et crie de joie ! (1-2).

Ceux qu’a libérés (qu’a rachetés traduit la Bible des peuples) le Seigneur reviennent…, couronnés de l’éternelle joie… Douleur et plainte auront pris fin (v. 10).

            Avec la foi et l’espérance, il faut la patience. Patience vient de pâtir, synonyme de souffrir. Etre patient, c’est d’accepter de souffrir. Une petite peine, une contrariété, une difficulté, une opposition. Ou de grandes souffrances, physiques ou/et morales. La patience surnaturelle c’est d’accepter ce que le Seigneur nous envoie ou permet pour le bien de notre âme, de son salut éternel, ou de ceux de nos proches. D’accepter, et d’offrir. D’offrir avec et dans le sacrifice du Christ, éternelle offrande et louange à Dieu son Père, dans l’indivisible Trinité.

Frères, en attendant la venue du Seigneur, prenez patience (Jacques 5, 7 – IIème lecture). Ne faisons pas porter nos fardeaux aux autres : Ne gémissez pas les uns contre les autres, ainsi vous ne serez pas jugés (v. 9). Nous proclamons bienheureux ceux qui ont tenu bon… car le Seigneur est plein de compassion et de miséricorde (v. 11, non retenu dans la lecture de la messe) (Sur la patience, voir l’article page 2).

            Jean le Baptiste (cf l’Evangile in Mat 11) est bien la figure de l’espérance et de la patience alors qu’il est en prison et qu’il est dans l’attente (de la venue du Messie-sauveur, son avent), peut-être dans le doute. Saint Augustin (354-430) fait un très beau commentaire sur le Précurseur qu’il voit comme la voix qui prépare la route à la Parole (Sermon pour la nativité de Jean Baptiste in office des lectures du 3ème dimanche de l’Avent). « La voix qui crie à travers le désert », c’est la voix qui rompt le silence. « Préparez la route pour le Seigneur » cela revient à dire : Moi, je retentis pour faire entrer le Seigneur dans le cœur ; mais il ne daignera pas y venir, si vous ne préparez pas la route. A nous d’écouter pour entendre, de préparer dans notre cœur une demeure pour le Seigneur, de nous réjouir de sa venue, de le désirer, de l’appeler !

            Dites aux esprits abattus : Prenez courage, ne craignez pas ; voici notre Dieu qui vient :    Il vient nous sauver (Isaïe 35, 4 – Prière avant la communion).

 

                                                                                                  Abbé Christian LAFFARGUE.

* L’Espérance : « L’Espérance est la vertu théologale par laquelle nous désirons comme notre bonheur le Royaume des cieux et la vie éternelle, en mettant notre confiance dans les promesses du Christ et en prenant appui, non sur nos forces, mais sur le secours de la grâce du Saint-Esprit… »                (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1817)

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