Je suis le pain vivant venu du Ciel…(Jn 6, 51) Fête-Dieu

Bulletin du 29 mai 2016 (11ème année) Année jubilaire de la Miséricorde Fête du Saint-Sacrement Mois de Marie

du corps et du sang du Christ ou Fête-Dieu (C)

Solennité

LES TEXTES DE LA MESSE

Je suis le pain vivant venu du Ciel…

(Jn 6, 51 - Verset de l'Alleluia)

Nous fêtons aujourd'hui "le Saint-Sacrement", la présence du Christ dans la sainte Eucharistie, "la Fête-Dieu", où nous croyons que dans l'hostie et dans chacune de ses parcelles (d'où le grave dommage de la communion dans la main que refusait le Pape Benoît XVI quand il célébrait officiellement dans tous ses voyages pontificaux), sous les apparences ou espèces du pain et du vin, sont le corps, le sang, l'âme et la divinité du Seigneur Jésus (Cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique, n°1374 à 1377).

Dans la première lecture (Genèse 14, 18-20) le roi de Salem, Melkisédek, apporte du pain et du vin à Abraham. Il est dit qu'il était prêtre du Dieu Très-haut. Or, en Israël, les rois n'étaient pas prêtres, ce qui ajoute au caractère mystérieux de ce personnage auquel Abraham (qui revenait d'une expédition victorieuse contre quatre rois, v. 17) offrit en hommage le dixième de tout ce qu'il avait pris (v. 20).

Le psaume 109/110 (qui est le psaume de cette Messe) et l'épître aux Hébreux (5,6 et chap. 7) voient en Melkisédek une image du Christ, le seul prêtre véritable. (Cf. note de la Bible des peuples, 1998).

Dans le Canon romain ou première Prière eucharistique, après la consécration, avant de s'incliner, le prêtre dit: Et comme il t'a plu d'accueillir les présents d'Abel le Juste, le sacrifice de notre père Abraham, et celui que t'offrit Melkisédek, ton grand prêtre, en signe du sacrifice parfait, regarde cette offrande avec amour et, dans ta bienveillance, accepte-la.

Dans la deuxième lecture (1 Cor 11, 23-26), Saint Paul décrit aux chrétiens de Corinthe ce qu'il a reçu de la tradition qui vient du Seigneur: le récit de l'institution de la sainte Eucharistie (Ceci est mon corps…, ceci est mon sang) et du sacrement de l'Ordre (Faites ceci* en mémoire de moi). Le calice – et non le mot profane et à multiples usages de "coupe" – de la nouvelle Alliance en mon sang.

L'apôtre fidèle transmet ce qu'il a reçu (v. 23).

Nous sommes heureux de retrouver la Séquence Lauda Sion salvatorem composée par Saint Thomas d'Aquin au XIIIème siècle (que chanteront ceux qui rendront un hommage public au Saint-sacrement, alors que le prêtre portera le Saint-Sacrement dans l'ostensoir avec le voile huméral revêtu de la chape, sous le dais,). Saint Thomas d'Aquin composa aussi la Messe et l'office du Saint-Sacrement.

La multiplication des pains (Evangile, en Saint Luc 9, 11-17) en était la préfiguration. En levant les yeux au ciel Jésus manifeste qu'Il agit au nom de son Père (Cf. la fête de la Sainte Trinité dimanche dernier), comme lors de la résurrection de Lazare (Jn 11,41) ou au début de sa prière sacerdotale (Jn 17,1), le Jeudi-saint.

L'Eucharistie est la nourriture de l'âme, si l'âme s'est purifiée par le sacrement de Pénitence (reçu dans la confession individuelle des péchés à un prêtre qui en a reçu le pouvoir: la juridiction). Saint Paul écrira aux chrétiens de Corinthe: Quiconque mange le pain et boit la coupe du Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur (…), car celui qui mange et boit (indignement) mange et boit sa propre condamnation. (1 Cor 11; 27,29. Cité par le Catéchisme au n°1385).

A l'image du Christ Agneau sans tache offert au Père pour sanctifier tous les hommes par le salut opéré par la Croix (Préface de l'Eucharistie)

Que le Sacré-Cœur de Jésus que nous célébrons le vendredi après la fête du Corps et du Sang du Christ donne à tous les hommes, attirés vers son cœur, de puiser la joie aux sources vives du salut (Préface).

Abbé Christian LAFFARGUE.

*Faites ceci: Hoc facite dans le texte original latin de la Messe actuelle (forme ordinaire) et non: Vous ferez cela en mémoire de moi qui peut avoir une interprétation erronée (...) Ab. L.