Manger sa chair et boire son sang. (cf. Jn 6, 56)-20ème dim du T.A.-B

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 16 août 2015 20ème dimanche du Temps de l'Année liturgique (B)

LES TEXTES DE LA MESSE

Manger sa chair et boire son sang.

(cf. Jean 6, 56 – Evangile)

On a beau croire, le croire, absolument, quand on écrit ces paroles du Christ, on est impressionné, choqué même, comme l'ont été les apôtres et les disciples de Jésus. Nous verrons d'ailleurs, dimanche prochain, l'épisode dramatique qui suit, avec le refus de croire de ceux qui étaient scandalisés par de tels propos, le schisme qu'ils provoquèrent, la réaction de Pierre...

Nous avons entendu, ces derniers dimanches, toujours en saint Jean, que le Christ s'est dit "la pain vivant", "le pain de vie" (cf Jean 6; 35, 48 et 51). Il est ici plus précis encore: Le pain que je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde (v. 51) (1). Déjà, ses auditeurs, les juifs, avaient murmuré lorsqu'il avait dit qu'il était le pain descendu du ciel (vv. 41-42). Ils se querellent ici à nouveau sur l'affirmation claire et absolue du Christ : Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger ? (v. 52). Cela prouve bien qu'ils ont compris ces paroles dans le sens strict, réaliste, et non allégorique ou métaphorique. Le Christ, d'ailleurs, ne les a pas démentis (au moins pour les garder, pour "l'unité", mais sans la foi en la "présence réelle"). Au contraire, Il se fait encore plus absolu et solennel : En vérité, en vérité, je vous le dis : si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme et ne buvez son sang, vous n'aurez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle... (53-54)

Ceci est mon corps..., ceci est mon sang... dira-t-il sur le pain et le vin de la Cène en instituant le sacrement de l'Eucharistie, le Jeudi-saint, et Faites ceci... en leur donnant le sacrement de l'Ordre (Mt 26, Mc 14, Lc 22, 1 Co)

Le Christ ne dit pas, d'ailleurs, aura, mais a la vie éternelle. C'est déjà le ciel qui est en nous quand nous communions (au moins spirituellement pour certains) au corps et au sang du Christ (rappelons que l'hostie contient toute le Christ ressuscité: son corps, son sang, son âme et sa divinité – cf Catéchisme* nn. 1373 à 1381 - et que "la communion sous les deux espèces" n'ajoute rien de plus à la présence du Christ tout entier dans chacune des espèces (cf n° 1377) sinon une sollicitation de la sensibilité : l'espèce du vin alcoolisé, qui ne conforte pas forcément la foi).

S'unir au Christ ressuscité, avoir la vie éternelle, n'est possible que si l'âme est en état de Le recevoir. Sinon, on reçoit (beaucoup, hélas, la prennent) l'hostie, mais pas le sacrement, et c'est une grave offense à la Présence...

On ne peut recevoir le saint des saints que dans une âme sainte, une âme pure. Quiconque mange ce pain ou boit cette coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur (... et) mange et boit sa propre condamnation (1 Corinthiens 11, 27-29) (citée par le Catéchisme au n° 1385 qui ajoute: "Celui qui est conscient d'un péché grave doit recevoir la sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la communion." Sans oublier "le jeûne prescrit, l'attitude corporelle: gestes, vêtements, traduisant le respect, la solennité, la joie de ce moment où le Christ devient notre hôte" - n°1387) (**).

Demandons à la sainte Vierge Marie que nous venons de fêter et d'honorer en son Assomption de nous donner et de rendre aux chrétiens (d'Occident surtout) le sens de la pureté dans la tenue et les vêtements qui est inséparable de l'humilité, car c'est bien de la suffisance, de la présomption et de l'orgueil que d'avoir une attitude soi-disant libérée et affranchie de toutes règles qui masque une profonde dépendance à l'étalage d'une sensualité insidieuse et dangereuse.

Laissez là votre folie..., marchez sur les chemins de la vérité.

(Proverbes 9, 6 – Ière lecture. Trad. de la Bible des peuples)

Abbé Christian LAFFARGUE.

* Catéchisme: Catéchisme de l'Eglise Catholique, 1997.

(**) On ne peut pas dire que les vêtements moulants et les "robes" indécentes des femmes, que les "bermudas" et t-shirt sans chemises des hommes manifestent le respect du lieu sacré et consacré, du Saint-sacrement, de la chasteté des prêtres et des religieuses présentes, et de soi-même ! Sur la pudeur ("Combat pour la pureté") qui "inspire le choix du vêtement" lire les nn. 2521 à 2527 du Catéchisme.

(1) La traduction liturgique ajoute: "donnée pour la vie du monde"; tandis que la Bible des peuples traduit: "livrée pour la vie du monde".

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