Supportez-vous les uns les autres... (Eph 4, 2) 17è dim du T.A.-B

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 26 juillet* 2015 * Mois du précieux Sang

17ème dimanche du Temps de l'Année liturgique (B)

LES TEXTES DE LA MESSE

Supportez-vous les uns les autres...

(Ephésiens 4, 2 – IIème lecture)

... avec amour (1). Que de fois il nous faut, en effet, nous supporter les uns les autres, surtout dans une société de confrontations d'égoïsmes et d'individualismes, de passions exacerbées, de contestations permanentes...! Le lien social ayant disparu avec la Foi et la morale (au moins naturelle), la perte d'identité, la destruction de la famille, il est encore plus difficile de vivre ensemble. On ne se supporte pas longtemps avec la seule force de la volonté, d'autant que nous sommes tous pécheurs et que nous trouvons en notre âme autant de forces destructives que celles que nous trouvons chez autrui, nos proches en particulier.

Avec amour : avec l'amour de charité qui n'est pas n'importe quel amour ! C'est celui reçu du Saint-Esprit qui n'est pas n'importe quel esprit ! Il est l'amour du Père et du Fils reçu dans nos âmes avec la grâce sanctifiante lors du baptême (d'eau et d'Esprit. Cf Jn 1, 33 – 3, 3-8 pour ne citer que le quatrième évangile) et les autres sacrements reçus avec fruits (2). C'est l'Esprit Saint qui donne et garantit l'unité écrit encore saint Paul aux chrétiens d'Ephèse car notre vocation nous a tous appelés à une seule espérance, de même il y a un seul Corps et un seul Esprit, un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, au-dessus de tous, par tous et en tous (Eph 4, 3-6). Voilà qui est clair !

C'est encore l'Esprit Saint, l'amour de Dieu, qui produit en nous ses fruits: l'humilité, la douceur et la patience qui nous permettront de garder l'unité dans l'Esprit par le lien de la paix (vv. 2-3)

Puisque dans la note 2, nous avons cité l'exemple de l'Eucharistie, symbole et réalité de l'unité surnaturelle par excellence, la première lecture et l'Evangile de ce dimanche l'annoncent.

Dans la première, tirée du deuxième Livre des Rois, le prophète Elisée, multipliera par la grâce de Dieu vingt pains d'orge pour cent personnes. Et il en resta (2 R 4, 42-44).

Dans l'Evangile (en saint Jean 6, 1-15), Jésus multipliera cinq pains d'orge et deux petits poissons pour quelque cinq mille personnes et, là aussi, il en resta puisque douze corbeilles se remplirent des morceaux qui restaient pour que rien ne se perde (vv. 9, 10, 12) (3).

Les deux multiplication des pains (la première: Mt 14, Mc 6, Lc 9; la seconde: Mt 15) annoncent la nouvelle Pâque et préfigurent la sainte Eucharistie. C'est dans le même chapitre que saint Jean relatera l'annonce de Jésus: Je suis le pain de vie. Vos pères ont mangé la manne au désert et ils sont morts (cf Exode 16, 4-35). Je suis le pain vivant descendu du ciel; celui qui mange de ce pain vivra éternellement; et le pain que moi je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde (Jn 6, 48-51).

C'est tout le sens des premiers mots de cette messe : Adorons Dieu dans sa sainte demeure (l'église dans laquelle nous nous trouverons dimanche); il fait habiter les siens tous ensemble dans sa maison.

(Psaume 67, 6-7 – Introït)

Abbé Christian LAFFARGUE.

(1) Avec amour: les bibles non réformées récemment traduisaient avec charité. Lors de la rédaction de "la nouvelle traduction liturgique" (approuvée et parue en 2013), le Saint-Siège a demandé de réintroduire le mot charité (troisième vertu théologale) qui était systématiquement remplacé par le mot amour (au sens vague et galvaudé dans notre société).

Les réformateurs francophones ont résisté, tergiversé, et finalement, le Saint-Siège (Congrégation pour le Culte divin) (n') a pu obtenir que charité soit obligatoirement utilisé lorsque les deux autres Vertus théologales de Foi et d'Espérance étaient citées. On sait ce qu'il est advenu de l'expression du Seigneur "En vérité" (remplacée par "amen"), "miracle" remplacé par "signe" (un miracle est en effet un signe indubitable, mais tous les signes ne sont pas des miracles), "éternel" remplacé par "sans fin", etc. ! Nous l'avons souvent signalé. Ab. L.

(2) Avec fruits: on peut recevoir, par exemple, le sacrement de l'Eucharistie dans le communion autant qu'on le voudra, si l'âme n'est pas en état de le recevoir (en état de grâce: exempte de tout péché mortel non confessé avec le désir de se convertir) on ne recevra pas ce sacrement avec fruits, c'est-à-dire qu'on ne recevra rien du tout. Au contraire, on offensera le Seigneur encore plus ! C'est ce qu'on appelle une communion sacrilège.

(3) Que rien ne se perde. Quand on voit ce que les gens, et les enfants en particulier, non éduqués, laissent de ce qu'ils ont pourtant pris librement dans leurs assiettes et qui sera jeté à la poubelle ! (cf. Pape François, Laudato si', n° 211)

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