Je suis le pain de vie... (Jn 6, 35) 18ème dim du T.A.-B)

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 2 août 2015

18ème dimanche du Temps de l'Année liturgique (B)

LES TEXTES DE LA MESSE

Je suis le pain de vie...

(Jean 6, 35 – Evangile)

...celui qui vient à moi n'aura jamais faim; celui qui croit en moi n'aura jamais soif. C'est le discours sur le pain de vie que nous propose l'Eglise en ce dimanche. Dimanche prochain, le Seigneur ira plus avant en dévoilant que ce pain sera son corps. Mais n'anticipons pas ! Le don et le miracle de la manne au désert après la délivrance du peuple élu, Israël, en était la préfiguration. A l'aube, lorsque la rosée s'évaporait, se constituait en surface une fine croûte comme du givre* (Exode 16, 14 – Ière lecture). Chaque matin, la ration quotidienne descendait du ciel. C'était un don suffisant mais, en même temps, une épreuve pour la foi : Ainsi, je mettrai mon peuple à l'épreuve (v. 4). Notons que le sixième jour, il y avait double ration, pour que le septième il n'en descendit pas (v. 5). Epreuve pour la foi, car bien qu'ils avaient ce qui était nécessaire à la subsistance de leur corps, l'absence de goût et de plaisir sensible, de satisfaction de l'estomac devaient être dépassés. Ils avaient regretté les marmites de viande et le pain mangé à satiété qu'ils avaient en Egypte ! (v. 3). Ils auraient préféré alors l'esclavage dans lequel ils se trouvaient et dont ils souffraient jusqu'à crier vers le ciel que Dieu les en délivre – ce qu'Il fit – plutôt que d'avoir à se priver du plaisir de la chair. C'est une réaction constante des peuples dans l'histoire. Plutôt être privé de liberté que des jouissances charnelles !

Ne vous conduisez pas comme des païens écrit saint Paul aux chrétiens d'Ephèse (Eph 4, 17 – IIème lecture).

Le désordre dans l'ordre de la nature commence par l'ignorance et l'endurcissement du cœur. Ayant perdu le sens moral, ils se sont livrés à la débauche au point de s'adonner sans retenue à toute espèce d'impureté (vv. 18 et 19, versets curieusement sautés dans l'extrait de cette lecture). Mais vous, ce n'est pas ainsi que l'on vous a appris à connaître le Christ (...). Il s'agit de vous dépouiller du vieil homme corrompu par les convoitises trompeuses (trad. Crampon). Dans quel but ? Revêtez-vous de l'homme nouveau, créé selon Dieu dans la justice et la sainteté conformes à la vérité (vv. 20-24).

C'est en ce sens que Jésus dit: Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l'homme que Dieu le Père a marqué de son sceau (Jean 6, 27 – Evangile). A la question de savoir ce qu'il faut faire pour travailler aux œuvres de Dieu, Jésus répond: L'œuvre de Dieu, c'est que vous croyiez en celui qu'Il a envoyé (vv. 28-29).

Et Celui qu'Il a envoyé c'est le Père qui vous donne le vrai pain venu du ciel..., qui donne la vie au monde (vv. 32-33). La vie. Et non la mort. La vie de l'âme qui est spirituelle, surnaturelle, sans négliger pour autant la vie corporelle qui fait partie de notre être créé par Dieu, mais à sa place et dans son ordre, éclairée et purifiée par le haut !

Je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim; celui qui croit en moi n'aura jamais soif (v. 35 repris par l'une des deux prières avant la communion).

Donne-nous, Seigneur, le pain du ciel ! (refrain du psaume 77)

A nous de le désirer et de prendre les moyens pour le recevoir !

Abbé Christian LAFFARGUE.

* On pense à nos hosties... Et si elles sont fines et peu sensibles au goût, c'est justement pour nous aider à croire à la présence substantielle du Christ dans l'Eucharistie.

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