Vous avez tué le Prince de la Vie... (Ac 3, 15)-3ème dim de Pâques

Publié le par Abbé C. Laffargue

Bulletin dominical du 19 avril 2015

3ème dimanche de Pâques.

Temps pascal.

LES TEXTES DE LA MESSE

Vous avez tué le Prince de la Vie...

(Actes des apôtres 3, 15)

... Lui que Dieu a ressuscité d'entre les morts, nous en sommes témoins (Ière lecture). En ce Temps pascal, nous sommes toujours dans la Résurrection (cf l'Evangile), mais aussi le rappel de la mort du Christ à cause de nos péchés, de son Sacrifice, de Son appel à la conversion...

Saint Luc, dans Les Actes des apôtres, fait entendre Saint Pierre qui admoneste les hommes d'Israël et ne mâche pas ses mots en donnant les circonstances historiques de la condamnation et de la mort de Jésus: Vous l'avez livré, vous l'avez renié devant Pilate qui était décidé à le relâcher... Vous avez demandé la grâce d'un meurtrier (Barabbas. Cf Luc 23, 24-25) (Actes 3, 13-14). Et même s'ils ont agi dans l'ignorance, il leur demande de se convertir et de se tourner vers Dieu pour que leurs péchés soient effacés (vv. 17, 19).

De même Saint Jean, dans sa première épître, écrit affectueusement à ses petits enfants spirituels pour qu'ils évitent le péché (1 Jn 2, 1 – IIème lecture). Et que, s'ils pèchent, ils trouveront un avocat auprès du Père: Jésus-Christ, le Juste. Que c'est Lui qui, par son sacrifice, est une victime de propitiation pour leurs péchés (obtient le pardon de nos péchés traduit simplement la nouvelle traduction liturgique) (vv. 1 et 2).

Le sacrifice, la Passion, la mort restent le grand mystère, une folie, surtout pour ceux qui se perdent (1 Cor 1, 18). Ce fut le grand drame de tous ceux qui avaient suivi le Christ dans sa vie publique, dont les apôtres eux-mêmes, qui avaient été arrêtés par l'épreuve de la Croix et de son profond mystère.

Aux pèlerins d'Emmaüs qui ne L'avaient pas reconnu, Jésus leur interpréta dans toutes les Ecritures ce qui Le concernait après avoir dit: Ne fallait-il pas que le Christ endure ces souffrances pour entrer dans sa gloire ? (Luc 24, 26-27). Aux apôtres réunis à Jérusalem, au soir de Pâques, écoutant le récit de ceux qui L'avaient reconnu à la fraction du pain, Jésus leur apparut ressuscité, montrant Ses plaies réelles mais glorieuses, Il leur ouvrit l'esprit à l'intelligence des Ecritures, dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes il était écrit que le Christ souffrirait et qu'Il ressusciterait le troisième jour (vv. 44-46).

Et nous, où en sommes-nous après Pâques ? Avons-nous opéré cette conversion préparée par les quarante jours de carême ? Avons-nous vécu saintement et religieusement la Semaine-sainte, "le triduum pascal" ?

Ne sommes-nous pas de nouveau désarçonnés par le mystère de la Croix, c'est-à-dire par nos souffrances physiques ou morales (et mentales, pourrait-on ajouter dans nos pays d'Occident) ? Avons-nous oublié les saintes Ecritures, ou, plutôt, ne les entendons-nous déjà plus ? Retournons-nous aux anciennes pratiques ? Ne tuons pas en nous le Prince de la Vie, n'étouffons pas Sa voix, gardons les yeux et le cœur amoureusement tournés vers la Lumière de la Résurrection, du pardon, de la joie et de la paix surnaturelles !

Le Seigneur entend quand je crie vers Lui... Sur nous, Seigneur, que s'illumine ton visage !

Car tu me donnes d'habiter, Seigneur, seul, dans la confiance.

(Psaume 4)

Abbé Christian LAFFARGUE.

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