Notre cœur est-il brûlant ? (3ème de Pâques)

Publié le par Abbé Laffargue

Bulletin dominical du 4 mai 2014

3ème dimanche de Pâques – A –

au Temps pascal. Mois de Marie.

LES TEXTES DE LA MESSE

Notre cœur est-il brûlant ?

Comme les disciples du Christ qui avaient longtemps cheminé avec lui de Jérusalem à Emmaüs*, notre cœur n'était-il pas tout brûlant au-dedans de nous, tandis qu'il nous parlait en chemin et qu'il nous ouvrait à l'intelligence des Ecritures ?" (Luc 24, 32)

Car nous avons cheminé avec Lui, pendant le Carême, puis la Semaine sainte, jusqu'à sa Passion et sa mort sur la croix. Pauvres pécheurs (cf. le Je vous salue Marie), nous l'avons fait mourir en le faisant clouer sur la croix (Actes des apôtres 2, 23 – Ière lecture). Nous croyons, certes, au contraire de Cléophas et de son compagnon, au témoignage de saintes femmes et des apôtres Pierre et Jean, nous croyons que Jésus "est ressuscité des morts le troisième jour" (cf. Credo), qu'Il a été élevé à la droite de Dieu (Ac 2, 32-33). Mais ne sommes-nous pas revenus à la tristesse qui avait envahi leur cœur ? (Lc 24, 17)

Nous n'avons pas changé comme nous l'aurions voulu, les autres, non plus, non guère changé; les soucis de la vie, la morosité du et des temps... Comme les disciples, nous espérions que "Dieu ferait des miracles", "qu'il serait le libérateur d'Israël" (cf. v. 21), mais peu de nos âmes... Pourtant, ayant reçu de son Père l'Esprit Saint qui était promis, Il l'a répandu sur nous (Actes 2, 33).

L'Esprit-saint, c'est la Lumière de Pâques qui éclaire notre intelligence pour qu'elle ait la connaissance de Dieu; l'Esprit-Saint, c'est l'Amour de Dieu qui réchauffe les cœurs froids et tristes. Je regardais le Seigneur sans relâche; Il est à mes côtés, je ne tombe pas. Voilà pourquoi mon cœur est dans l'allégresse et ma langue exulte de joie... Tu m'as montré le chemin de la vie, tu me rempliras d'allégresse par ta présence. (Ps. 15, 8-11 cité dans les Actes des Ap. 2, 25-28 – Ière lecture).

C'est bien la joie de Pâques (cf l'article du précédent bulletin) qui devrait étreindre notre âme, et nous devrions tout faire pour cela. C'est le Seigneur qui a refait nos forces et notre jeunesse, qui nous a rendu la dignité de fils de Dieu, nous affermissant dans l'espérance de la Résurrection (Collecte).

Nous sommes toujours tentés par l'or et l'argent, les biens matériels, les plaisirs fragiles et fugaces qu'ils entraînent: c'est une vie sans but (une conduite superficielle donne la nouvelle Traduction liturgique), alors que c'est le sang précieux du Christ, celui d'un agneau sans défaut et sans tache qui nous libère, nous rachète (1 Pierre 1, 18-19 – IIème lecture). Pour cela, il faut prier, vivre de l'Esprit (de Dieu et non celui du monde), accepter la croix, boire au calice de nos croix, sang précieux pour nos âmes.

Ne fallait-il pas que le Christ souffrît tout cela pour entrer dans sa gloire ? (Luc 24, 26 – Evangile)

Ils n'avaient pas voulu, ils n'avaient pas compris ni accepté la croix. Voilà pourquoi leur foi était comme morte et qu'ils étaient tristes. Mais quand ils L'eurent reconnu à la fraction du pain (vv. 30-31, 35 + Ac 2, 42), sacrement (si l'on suit St Jérôme et St Augustin qui le pensaient) fruit du Sacrifice, leurs yeux s'ouvrirent, ils Le reconnurent et Il disparut à leurs regards (v. 31).

Vivons du corps et du sang du Christ, dans le sacrement, fruit du sacrifice eucharistique à la Messe, mais aussi dans "la messe de nos vies" quotidiennes.

Il est juste et bon de te glorifier, Seigneur, en tout temps, mais plus encore en ces jours où le Christ, notre Pâque, a été immolé. Quand Il livre son corps sur la croix, tous les sacrifices de l'ancienne Alliance parviennent à leur achèvement, et, quand Il s'offre pour notre salut, Il est à lui seul, l'autel, le prêtre et la victime. C'est pourquoi, le peuple des baptisés, rayonnant de la joie pascale...

(Vème Préface de Pâques)

Abbé Christian LAFFARGUE.

*(Emmaüs distant de Jérusalem de soixante stades: 12 km. La nouvelle traduction liturgique écrit: à deux heures de marche, ce qui pencherait pour une distance de 160 stades: 29 km, indiqués par de vieux manuscrits. Cf note g synopse Osty, 1965, p. 363)

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