"Le Verbe s'est fait chair" (P. Gabriel de Ste Marie-Madeleine)

Publié le par Abbé Laffargue

« Le Verbe s’est fait chair » (Père Gabriel de Ste Marie-Madeleine, o.c.d.)

dans Intimité divine, méditations sur la vie intérieure pour tous les jours de l'année.

(…) « Vous venez à nous pour nous guérir de notre misère, pour faire de nous, fils du péché, des enfants de Dieu. Mais que de fois, hélas ! votre charité infinie est forcée de s’arrêter devant des cœurs ingrats qui vous ferment les portes ! Vous êtes venu au milieu de nous et les vôtres ne Vous ont pas reçu (cf. Jean 1,11). Ceux qui ne croient pas à votre amour, ceux qui doutent de votre miséricorde infinie, ceux qui n’ont pas confiance en vous, ne vous reçoivent pas. Cette excessive charité vous a porté du ciel jusqu’à nous, elle n’a pas considéré comme déplacé que Vous, Verbe éternel, vous vous revêtiez de notre pauvre nature humaine, et pourtant elle est entravée dans son mouvement en  cette même créature, votre créature, que vous êtes venu combler de vos faveurs !

Ô Verbe éternel, mon Sauveur, ne permettez pas que je mette jamais d’obstacle à votre œuvre ! Que mon âme soit toujours ouverte à votre amour infiniment miséricordieux, pour que vous puissiez accomplir entièrement en moi votre office de Sauveur, de sanctificateur. » (Intimité divine, au 23 décembre)

 

« Le grand mystère s’accomplit » :

(…) « L’Incarnation du Verbe, la plus grande œuvre de Dieu – destinée à illuminer et à sauver le monde entier – s’accomplit dans l’obscurité, dans le silence, dans les circonstances les plus humbles et les plus humaines. L’édit de César oblige Marie et Joseph à quitter la petite maison de Nazareth, et les voilà en chemin (…). Ils ne se sont pas cru autorisés à remettre le voyage, ils n’ont fait aucune objection, et ont obéi avec promptitude et simplicité. Celui qui donne l’ordre est un homme, mais leur profond esprit de foi découvre dans le commandement de l’empereur païen, la volonté de Dieu. Et ils cheminent se confiant en la Providence : Dieu sait, Dieu pourvoira : Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu (Romains 8, 28). A Bethléem, il n’y a plus de place pour eux et il ne leur reste qu’à s’abriter dans une grotte rustique. La misère de ce refuge d’animaux ne les déconcerte pas, ne les scandalise nullement : ils savent que l’Enfant qui doit naître est le Fils de Dieu, mais ils savent aussi que les œuvres de Dieu diffèrent totalement de celles des hommes ! Or, si Dieu veut que sa plus grande œuvre s’accomplisse là, dans cette pauvre étable, dans le dénuement le plus extrême, Marie et Joseph n’ont rien à répliquer ! Un brin d’esprit humain aurait suffi à les désorienter, les déconcerter, faire jaillir un doute… Marie et Joseph sont profondément humbles, c’est pourquoi ils sont dociles et pleins de foi en Dieu. Selon sa coutume, Dieu se sert de tout ce qui est humble et méprisable aux yeux du monde, pour accomplir la plus magnifique de ses œuvres : l’Incarnation du Verbe. »

Colloque : (…) « Ô Verbe incarné, imprimez profondément dans mon cœur cette leçon (la foi et la confiance de Marie et de Joseph. Ndlr) et faites que je comprenne les voies mystérieuses de votre amour. Vous venez pour me sauver, me sanctifier, mais vous voulez aussi accomplir en moi votre œuvre par l’intermédiaire des circonstances et des évènements les plus humbles, les plus communs, les plus insignifiants. Donnez-moi l’humilité, la foi, la confiance aveugle de Marie et de Joseph afin que je sache reconnaître et adorer votre œuvre en y adhérant avec docilité et amour… Faites-moi comprendre que vous aimez à envelopper vos œuvres d’humilité, de silence, de secret. »

(Bulletin paroissial de Tossiat du 18 décembre 2011)

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